Le chemin de l'école
Nous sommes lundi, sur le chemin de l'école
Les écoliers font une sarabande de cartables
Et traînent un peu des pieds, et blaguent, en rigolent
Et laissent traîner leurs pensées un peu partout.

Il traversent le passage piéton sans se presser
— il n'y a pas le feu.

Au bord du trottoir,
Le chat dort, allongé sur son flanc.
On dirait l'aurore allongée sur un banc.

Sa longue queue arrondie le tient bien au chaud
Une nappe rubis scintille et goutte autour de lui.
Sa nuque et son velours font un angle mort
et sa tête a été construite différemment
— ses moustaches n'indiquent plus du tout la même heure qu'avant.

L'oeil droit pend au bout d'un fil rouge, émerveillé,
grand ouvert — sans paupières — sur le monde éveillé
L'oeil gauche reste discret, dans les replis de fourrure
Il chuchote ses secrets dans son mort intérieur.

Les écoliers s'arrêtent à côté, pour le spectacle, et s'exclament :
« Oh la vache ! »
alors que ce n'est qu'un chat
juste un chat
avec plus de taches que de coutume.



Nous sommes lundi et la voiture d'une dame
qui perdait les pédales sur le macadam
pleine de bonnes inattentions
a percuté trop tard ce qui arrivait.

D'ailleurs il est retombé sur ses quatre pattes, comme d'habitude,
même si elles sont mises un peu sens-dessus-dessous
un peu sang-dessus-dessous.






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