PAPILLON-MINUTE
En un instant, il fut à côté de la lampe. Le papillon battit une aile. Puis deux. On distinguait chaque poils de son abdomen. Il pénétra dans la frontière du halo de lumière liquide, comme dans un bain de chaleur. Son cou s'arrondit pour accueillir les rayons orangés, ses poils et la peau de ses ailes, sa fourrure, ses antennes, brillèrent sous l'éclat doré. Il flotta entre deux mondes, l'un obscur, l'autre blanc, puis abaissa ses ailes une secondes fois. Une étincelle s'évanouit dans son sillage. Dans ses yeux mornes luisait le feu de l'astre incandescent. Une douce torpeur prit ses ailes lorsque l'espace se tordit, et la fournaise emplit son champ de vision comme un parterre d'étoiles.

Son cou d'abord fut englouti par le petit soleil, puis le corps tout entier. Il flamba comme un cierge, et tomba sur une latte de plancher avec un bruit mat.

Il fit une trace de poussière grise sur le bois quand je le poussai dans la pelle-balayette.


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